Mon Parcours : la quête perpétuelle de l’excellence
Hasard et destinée
Bien que l’on me mette au pinacle de l’horlogerie mécanique, ce dont je suis très honoré, je n’ai jamais choisi d’être un jour horloger. En effet, quand j’étais enfant, je n’étais pas vraiment intéressé par l’école et les études, de plus j’avais de vraies difficultés avec les mathématiques. Cela m’a fermé beaucoup de portes pour choisir un métier. J’aimais beaucoup bricoler ma vieille moto Triumph et je pensais que la mécanique pourrait être une solution pour mon avenir.
Étant issu d’une famille modeste et vivant dans la vallée de Joux, une région très reculée du Jura suisse, les choix de carrière étaient restreints. N’ayant pas la carrure pour le métier de bûcheron, mes parents me présentèrent alors à l’école technique de la Vallée.
Après une série de tests, les professeurs arrivèrent à cette conclusion : « même si la tête et les mains fonctionnent bien, il est juste assez bon pour devenir horloger, car trop faible en mathématiques pour une autre voie ». Mon destin était scellé.
J’ai adoré cette école, dès les premiers mois on apprenait à faire ses propres outils, dont je possède encore certains aujourd’hui ; créer avec ses mains a été pour moi une vraie révélation. J’ai terminé mes quatre ans de formation en tant qu’horloger rhabilleur avec distinction.
Mes débuts dans la vie professionnelle
Même si je n’avais pas de dons particuliers pour les mathématiques, j’aimais beaucoup les langues. J’avais vraiment l’envie de sortir de ma vallée et voyager afin découvrir le monde. J’ai alors cherché un travail qui m’offrirait cette possibilité et c’est comme cela que je suis entré chez Jaeger-LeCoultre au Sentier, le travail à l’étranger étant stipulé dans mon contrat.
J’ai alors commencé à travailler un an en Allemagne au service après-vente. J’ai ensuite poursuivi par deux ans en Angleterre chez Favre-Leuba qui venait d’être racheté par Jaeger-LeCoultre. J’avais en charge, à ce moment-là, la réorganisation du service après-vente et la formation des horlogers. Ce fut une belle expérience même si j’ai été confronté avec des clients mécontents de la fiabilité de leurs montres et cela m’a ouvert l’esprit sur ce que devait être une montre bien conçue.
De retour en Suisse, je fus nommé responsable du service après-vente des premières montres à quartz. Mais l’appel de l’étranger étant plus fort, je me mis à la recherche d’un emploi, et suis tombé sur une annonce dans le journal local qu’une entreprise cherchait un horloger pour reprendre l’atelier de mouvement aux Iles Vierges. Je me suis retrouvé en charge 50 personnes avec une majorité de femmes. Dans l’atelier régnait un incroyable chahut dû au bavardage incessant de toutes et tous, cela était un contraste saisissant avec le silence quasi monacal des ateliers suisses. Je demandai que le silence règne enfin dans cet atelier, une femme me dit alors très gentiment qu’ici, si les lèvres ne travaillent pas, alors les mains ne travaillent pas non plus. Je découvris une autre manière de travailler et m’en accommodai. Je pris conscience que l’horlogerie ne se résumait pas à la vallée de Joux et n’était pas seulement suisse mais bien universelle.
Retour en Suisse
Après toutes ces belles expériences et magnifiques découvertes, il fut temps pour moi de rentrer en Suisse dans ma chère vallée. Je travaillai un an chez Gérald Genta en me confrontai avec le travail artisanal traditionnel, puis je partis chez Audemars-Piguet comme régleur des mouvements plats.
J’ai participé ensuite à l’ouverture d’un atelier pour la marque Comor Watch, le but étant d’améliorer par la décoration de mouvements type répétition minutes, là encore l’aventure ne dura qu’un an, des divergences avec le propriétaire en furent la cause.
Le grand virage de l’indépendance
À la suite des déboires de la marque Comor Watch, je rachetai l’atelier et devins indépendant en moins d’une journée. Je me mis à prospecter pour trouver des clients et cela sera chose faite avec une célèbre salle de vente aux enchères horlogères de Genève à la « Galerie d’Horlogerie Ancienne » qui est devenue « Antiquorum ». J’y restaurai des montres de poche à complications. Durant toutes ces restaurations qui dureront plus de cinq ans, je constatai que quel que soit le style du mouvement (suisse, allemand ou anglais), se cachaient sous le cadran, 7 fois sur 10, des complications originaires de la Vallée de Joux.
A force de travailler sur ces merveilles du passé, monta en moi l’envie de refaire une montre de poche à complications. Je me lançai ce défi et décidai alors de consacrer tous mes temps libres, vacances et jours de congé, à développer la reine des complications, « la Grande Sonnerie ». N’ayant pas les moyens financiers d’offrir à mon mouvement un boitier digne de lui, je l’emboitai dans une boite en laiton et partis prospecter afin d’avoir les moyens de développer ma montre de poche. Je n’obtins que des réponse négatives et l’on me conseilla de me tourner vers une grande manufacture horlogère qui y trouvera un intérêt.
Intéressée, la Marque Audemars-Piguet me commanda alors 5 pièces. Cela m’a demandé un temps et des efforts colossaux, sachant qu’il faut plus de 2000 heures de travail par montre de poche, soit un an par pièce. Ce travail exécuté, je fus appelé un jour par la marque car il y avait des problèmes avec deux de mes réalisations. Arrivé sur le site, je trouvai mes deux montres dans un état déplorable, à moitié cassée pour l’une et quasiment détruite pour la seconde ; ce fut vrai choc pour moi : je fus profondément déçu et dans une colère indescriptible. Comment peut-on avoir un pareil manque total de respect pour mon travail et traiter mes montres de la sorte !
Cette fois c’était bien fini, je ne travaillerai plus jamais pour qui que ce soit, je m’en fis le serment.
Le saut dans le vide
Je décidai de riposter et de frapper fort : dans le plus grand secret, j’allais développer un garde-temps Grande Sonnerie à porter au poignet. Personne avant moi, aucune grande manufacture ne s’était lancée dans cette incroyable aventure. Moi, petit horloger indépendant, je relevai le défi de faire ce qui n’avait jamais encore été fait en matière de grande complication.
Je trouvai un soutien financier en Italie, nul n’étant prophète en son pays, qui me permettra d’avoir le temps nécessaire pour réaliser cette gageure. Après deux ans et demi d’un travail acharné, je présentai ma création au BaselWorld de 1992 dans l’anonymat le plus complet ; quel paradoxe pour une première mondiale ! Je découvris avec stupeur le monde pourri du marketing horloger, je refusai des propositions pour le moins malhonnêtes et décidai de ne pas céder aux chants des sirènes malgré qu’à cette époque j’avais vraiment la tête sous l’eau.
Pour ne rien arranger, de grandes tensions naquirent avec mon partenaire italien. Elles déboucheront sur une bataille d’avocats pour finalement trouver un arrangement afin de poursuivre l’aventure.
La reconnaissance
Il faut avoir une force caractère hors norme pour trouver le courage de continuer ; je le dois sans doute à mes origines et l’éducation que j’avais reçue en étant jeune. Ne pas se vendre, ne rien lâcher.
La reconnaissance de mon travail, de mon savoir-faire et de mon implication viendra d’une partie du monde qui, je ne le savais pas encore, va énormément compter pour moi, l’Asie. Comme je le disais déjà : « nul n’est prophète en son pays » et je pourrais l’élargir aux pays occidentaux. J’ai eu la chance de pouvoir présenter à Singapour deux de mes créations Grande Sonnerie, une en version montre de poche, la numéro 1, et une en version Garde-temps au porté également la numéro 1. Après dix jours de tractations intenses, les deux pièces furent vendues et trois garde-temps commandées sur une simple poignée de main, la parole donnée a encore valeur en Asie.
Rien n’est plus riche que le contact humain autour de la création, faire tout soit même y compris la vente c’est le plus valorisant ; l’indépendance à tous les niveaux est presque devenue une devise pour moi. Dans les pays asiatiques comme la Chine et le Japon en particulier, les gens sont très sensibles à l’artisanat, au « fait main », à l’excellence. Les valeurs de l’authenticité, de l’honnêteté ou encore la ténacité qui guide chaque jour mon travail sont en adéquation avec leurs propres valeurs.
L’inspiration de mes pairs
C’est en 1996 que je me suis dit que le temps était venu de trouver un épigone, un successeur original à mon premier garde-temps. Je ne voulais pas créer un énième tourbillon et tomber dans l’effet de mode, de plus le tourbillon n’est pas vraiment utile pour une montre bracelet !
Je me suis mis à la recherche d’un nouveau projet en prospectant dans les vieux catalogues Rockford Time Museum des années 30 des horlogers de « La Vallée » pour y trouver l’inspiration.
C’était une époque magnifique, le vrai âge d’or de l’horlogerie où l’on savait encore transmettre cet art. Les horlogers qui enseignaient en ce temps-là étaient de vrais passionnés et ils œuvraient dans de vraies écoles d’horlogerie en transmettant leurs passions et leurs savoir-faire au travers de montres écoles d’une incroyable facture et diversité, chaque élève élaborait sa propre pièce originale. C’est en effet dans ce contexte que j’ai vu des montres écoles à deux balanciers et j’ai tout de suite su que j’avais trouvé ma source d’inspiration.
Cette technique étant très difficile à appréhender par la seule théorie, j’ai donc fabriqué un prototype avec un nouveau différentiel afin d’en comprendre le fonctionnement. C’était vraiment la seule solution si je voulais découvrir toutes les subtilités et la complexité d’un tel mécanisme.
Des mois de tests et d’expérimentation m’ont permis d’enfin de maîtriser cette technique si spécifique du fonctionnement de deux balanciers connectés entre eux par un différentiel, afin d’en obtenir la moyenne de marche, ce qui améliore considérablement la performance chronométrique.
Cela m’a alors permis de démarrer la construction définitive de ce garde-temps à l’architecture et à la complication si particulière et neuf Duality ont ainsi vu le jour.
La complexité de la simplicité
La « Simplicity » est née d’une demande venant du Japon et plus précisément d’un fan club « Philippe Dufour » à Tokyo.
Je dois avouer que cette idée me trottait déjà dans la tête : réaliser un beau garde-temps trois aiguilles au design intemporel et épuré avec un mouvement qui traversera les siècles sans problèmes.
Pour le mouvement je me suis inspiré des modèles des années 50/60 que j’ai eu la chance de restaurer à une certaine époque et qui me plaisaient beaucoup. La taille du mouvement devait faire 30 mm et 12 lignes. Ces proportions étaient idéales pour la Simplicity car c’était la bonne alchimie pour rendre ce mécanisme absolument « increvable ».
A tel point que les pièces que j’ai eues en atelier pour un entretien, une fois remontées, fonctionnaient quasiment mieux que les neuves.
Quand je l’ai présentée en 2000, j’ai tout de suite senti un très gros intérêt de la part de la clientèle japonaise.
J’ai décidé de travailler directement avec le détaillant Shellman Watch & Jewelry à Tokyo, ce qui m’a amené à faire plusieurs voyages au Japon et d’être présent dans la boutique au contact direct des clients. J’ai trouvé sur place des clients vraiment extraordinaires avec qui j’entretiens depuis une relation réellement privilégiée.
C’est un vrai bonheur que de fabriquer des garde-temps pour des gens qui savent la valeur des choses et du travail bien fait et qui ont un grand respect pour « les cheveux blancs ».
Ce qui m’a le plus surpris c’est l’attachement, je dirais même la symbiose qu’ils entretiennent avec leurs garde-temps. « Ils vivent leur montre », ils ont complètement compris mon approche de l’horlogerie par « une démarche authentique et sans compromis de A à Z ».
J’ai eu la chance de rencontrer un de mes clients qui est médecin. Dans son cabinet, les photos de toutes mes montres sont exposées. En outre, il n’hésite pas à prêter sa Simplicity à ses patients pour qu’ils puissent vraiment appréhender et entrer dans l’univers de la belle horlogerie dont je me suis fait un fervent défenseur. C’est à cette occasion que l’on m’a demandé de dédicacer des photos pour ses patients portant la montre que ce médecin leur avait prêtée. Cela a été un grand moment d’émotion pour moi et je m’en rappellerai toute ma vie.
Le Japon est devenu mon marché de référence, 120 des 200 Simplicity ont trouvé acquéreurs au pays du soleil levant ; c’est en plus un vrai tremplin pour tous les pays d’Asie.
Je me suis rendu plusieurs fois à l’école d’horlogerie Hiko Mizuno à Tokyo pour y donner des cours de décoration ; l’accueil que j’ai reçu de la part des professeurs et des élèves était vraiment stupéfiant : ce furent des moments inoubliables de partage. Ainsi la boucle était bouclée.
Time aeon Foundation
L’histoire Time aeon députe en 2003 par la rencontre avec Martial Fragnière et son acolyte dans mon atelier. Ils étaient envoyés par l’office du tourisme qui leur avait indiqué « allez voir là-bas je crois qu’il fait de montres ». C’est ainsi que ceux que j’avais pris dans un premier temps pour des brocanteurs ont débarqué chez moi.
Martial Fragnière, qui n’est pas horloger, s’est pris de passion pour la haute horlogerie et a décidé d’œuvrer à la sauvegarde, la pérennisation et la transmission de l’excellence du savoir-faire horloger pour les générations futures.
L’art horloger se perd, il n’est pratiquement plus enseigné ; l’ordinateur et les machines industrielles ne remplaceront ni n’égaleront jamais le travail exécuté avec des micros-burins, des archets et tous les différents outils hérités d’un autre siècle. L’intelligence de la main est seule garante de l’excellence horlogère.
Au fur et à mesure de nos rencontres, une réelle amitié s’est nouée entre nous deux et de fil en aiguille nous avons créé un concept pour agir concrètement à la sauvegarde « du fait main ». Vianney Halter nous rejoindra en premier suivi de Robert Greubel, Stephen Forsey et Kari Voutilainen. C’est après bien des années de réflexion et de travail que la Fondation Time aeon verra enfin le jour.
Naissance d’une montre
L’aventure démarra en 2009 sous l’égide de la Fondation Time aeon. Il était temps pour nous de transmettre notre savoir-faire via un projet unique, concret et ambitieux. L’idée de base consistait à choisir un horloger confirmé et à l’aider à réaliser une montre entièrement faite à la main, « de l’esquisse au garde-temps ».
Étant parmi ceux qui détiennent ce savoir ancestral, Robert Greubel, Stephen Forsey et moi-même en seront les maîtres et les « transmetteurs ». Notre choix s’est porté sur Michel Boulanger, professeur d’horlogerie au Lycée technique Diderot à Paris. Il sera le principal acteur de cette odyssée horlogère.
Tout sera public et documenté par le biais d’un site Internet, la présence dans des exposition tel que le SIHH et au travers de la presse.
L’excellente dynamique de ce projet a donné lieu à des débats infiniment créatifs et suscité des échanges très constructifs d’idées permettant de revaloriser cette culture horlogère unique. Cela a démontré sans équivoque que cette façon de faire s’inscrivait totalement dans le 21e siècle et que réaliser un garde-temps entièrement à la main n’est pas « du faire à l’ancienne » mais bien au contraire une démarche complètement contemporaine.
Michel a été à la hauteur de cet incroyable défi : il s’est montré très réceptif, parfaitement discipliné et a fait preuve d’une grande humilité. Ces valeurs sont pour moi essentielles pour atteindre un vrai niveau d’excellence. Nous n’aurions pas pu choisir meilleur candidat que Michel Boulanger pour cette aventure.
Notre présence au SIHH a engendré un formidable engouement de la part des visiteurs ainsi que de la presse. La richesse de ce projet et les ateliers que nous avons mis en place afin de démontrer notre savoir-faire et notre volonté de le transmettre ont convaincu la majorité de l’authenticité de notre démarche.
Il ne suffit pas de dire que l’on détient le savoir-faire encore faut-il le prouver, c’est aujourd’hui chose faite.
L’aventure continue…
Le tournant décisif
Un jour d’été 2020, je venais tout juste d’achever la réalisation du tout premier garde-temps de la série limitée « Simplicity 20th Anniversary », portant le numéro 00/20. Avec une grande fierté, je le présentai à mon épouse, Elisabeth. Son regard s’illumina instantanément. Elle était littéralement éblouie par la beauté de la pièce. Sans que je ne m’en aperçoive vraiment, elle finit par quitter discrètement l’atelier, emportant avec elle ce précieux objet.
Le soir venu, de retour à la maison, une légère inquiétude commença à poindre en moi. Je lui demandai : « Qu’as-tu fait de la montre ? » Elle me regarda droit dans les yeux et, avec une assurance implacable, répondit : « Je l’ai mise au coffre à la banque. J’ai pris la décision de la vendre aux enchères. »
Sa réponse me laissa sans voix. Les battements de mon cœur s’accélérèrent, tandis qu’un moment de stupéfaction s’installait. J’avais envisagé un tout autre destin pour cette première pièce. Mais après une réflexion silencieuse, et bien que légèrement réticent, je finis par admettre, non sans une pointe d’angoisse : « D’accord, tu as probablement raison. Mettons-la aux enchères. »
Le grand jour arriva enfin. Nous étions le dimanche 8 novembre 2020, réunis tous les trois – Elisabeth, notre fille Danièla et moi-même – autour d’un petit ordinateur portable, installés dans notre cuisine. Vers 14 heures, le moment tant attendu arriva : la Simplicity fut mise en vente chez Phillips à Genève. Les enchères commencèrent bien au-dessus des estimations des experts. Puis, à notre grande surprise, ce qui devait être une simple montée de prix se transforma en une ascension vertigineuse. Le plafond d’un million fut pulvérisé en un instant, les enchères s’envolèrent plus haut encore, jusqu’à atteindre l’incroyable somme de 1,36 million de francs suisses.
Lorsque l’euphorie de ce moment magique s’apaisa, la réalité me frappa. Après des années d’efforts incessants, de doutes et de nuits blanches, après tant de sacrifices et de persévérance à affronter l’incertitude, j’allais enfin récolter les fruits de mon travail. Jamais je n’avais cédé aux chants des sirènes, jamais je n’avais abandonné ma quête d’excellence. Ce jour-là, l’histoire de notre atelier et de notre marque prit un tournant décisif.
Et tout cela, je le dois à l’extraordinaire clairvoyance et à la ténacité de ma chère épouse, Elisabeth. Sans elle, rien de tout cela n’aurait été possible. Elle avait su voir plus loin, prendre des décisions là où je n’avais vu qu’une pièce de plus. Ce fut son instinct et sa détermination qui marquèrent ce moment historique pour notre famille et notre marque.
La consécration
J’ai eu le privilège d’obtenir les deux prix les plus prestigieux de l’horlogerie, le prix Gaïa et le prix spécial du jury du Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2013. Pourtant la réelle consécration est venue au soir de ma carrière avec le résultat des ventes aux enchères de certains de mes garde-temps.
Montre de poche Grande Sonnerie 2’329’000 CHF
Montre bracelet Grande Sonnerie à 4’749’000 CHF et 7’600’000 CHF
Une Simplicity s’est vendue à 662’000 CHF et une autre à 756’000 CHF
Une Simplicity 20e anniversaire à 1’360’000 CHF
Une Duality à 3’660’000 CHF
Ces chiffres vertigineux parlent d’eux-mêmes.
Je n’ai jamais cédé aux chants des sirènes des investisseurs et autres vautours qui n’ont cessé de me tourner autour tout au long de ma carrière. Je suis toujours resté fidèle à ma ligne de conduite contre vents et marées malgré les quolibets ou autres moqueries des « spécialistes » du marketing ou des soi-disant experts de l’horlogerie, pour ne citer qu’eux tant la liste est longue.
Je suis un horloger et je le suis resté.